5-4-3-2-1, je la ferme et je cours!
Je m’en sacre de la température, du vent ou même du parcours. Tu pourrais me dire qu’on fait 53 fois le tour d’une piste de course, que ça me passerait 21km au-dessus de la tête.
Je veux juste mes 1400, ma camisole équipe endurance, une paire de short, mon bracelet pour les temps de passage et ma montre.
‘’Tu fais quoi Dom pour le marathon de Montréal?’’
- Je reprends ma place là où je l’ai laissée en avril 2015.
Il me restera 3 semaines avant mon événement A de la saison, le marathon de Chicago. Et il est temps pour moi de mettre un réel chrono sur ma forme physique actuelle. 1h15, 1h16, 1h17? Je m’en fous pas mal… Ce n’est pas le résultat qui compte, c’est le processus.
‘’As-tu un chrono en tête’’ ?
- Oui, je veux faire mon premier km en 3 minutes 40. Parce qu’une course, c’est 1 km à la fois.
C’est toujours pareil, la semaine avant un événement… De la vraie bouette pour moi. Je cours moins, je me sens marabout, j’ai plus faim, j’ai l’impression de ressentir plein de bobos que je n’avais pas eu depuis longtemps, je me sens plus lourd, je suis nerveux et j’ai peur d’avoir fait tous ces efforts là pour rien et de ne pas m’être amélioré!
Je ne franchirai pas la ligne en premier dimanche, tout comme environ 20 000 autres coureurs. Ça m’est égal, j’aurai un seul adversaire… Mon corps qui voudra ralentir. Mais j’ai un mental en acier et c’est ma détermination à vouloir vaincre ce parcours qui gagnera au final.
Des pâtes, de l’eau, du gatorade, des protéines, pas beaucoup de fibres, je laisse tomber les lipides et je diminue mon volume de course. Ma recette est simple. Ne me partage pas ton produit miracle, garde ça pour quelqu’un d’autre. J’ai fait le travail, je n’ai pas besoin d’un prodige pour être satisfait de ma course.
Je vais partir sur un pace conservateur, malgré mon surplus d’énergie au départ. Ce serait facile de me laisser emporter, mais à quoi bon gagner quelques secondes au début de la course si je sais que ça me fera perdre plusieurs minutes vers la fin. C’est novice comme projet de courir vite lorsque c’est facile… Tout le monde est capable de faire ça. Mais ce serait douter de mon entrainement et de ma capacité à finir fort.
Mon cadran sonnera à 4h30 dimanche matin, mais je serai déjà debout comme un gamin trop excité le 25 décembre. Je vais manger mon plat de pâtes environ 2h30 avant le départ et je vais écouter ma vidéo préférée ‘’why do we fall’’ en boucle jusqu’à ce que je quitte le condo. Un petit échauffement en plus des éducatifs avec le plus beau club de course au monde quelques minutes avant le coup d’envoi. On se tape dans la main, on se regarde dans les yeux et on s’admire tous, les uns les autres avant de se quitter vers nos corrals.
En me dirigeant vers le départ, je serai émotif. J’aurai une larme à l’œil pendant l’hymne national, parce que j’adore ce moment de paisibilité avant la tempête…
5-4-3-2-1
Pour un seul dépassement, le dépassement de moi-même, je la ferme et je cours.
Dominic Royer, kinésiologue et massothérapeute agréé